« La finance et les banques, c’est complexe, très complexe – une affaire d’experts. Alors circulez, et laissez ces messieurs faire leur travail. »
Le mardi 17 avril 2018, nous vous invitons à suivre la conférence gesticulée d’Aline Fares, ex-banquière, qui décortique avec humour et justesse le monde de la banque. La représentation aura lieu au Centre culturel de Gembloux (Rue du 8 Mai, 15) et sera suivie d’une courte présentation du projet Orno et d’un débat sur les alternatives face à la finance.
En collaboration avec le Centre culturel de Gembloux et Financité.
Nous n’aurions donc rien à dire sur ces banques, qui nous explosent à la figure, nous méprisent, mettent les gouvernements au pas – et qu’on ne parvient pourtant pas à contourner tant leurs services nous sont essentiels? Les banques, la finance, nécessitent une pensée qui va bien au-delà du discours de l’expertise. Et c’est peut-être même par là qu’il faudrait commencer: se poser la question de la place que nous voulons bien leur laisser ; la question de qui peut légitimement maîtriser ces super-pouvoirs qui permettent aux banques de décider, par le crédit, quelles idées verront le jour ou pas. N’est-ce pas un enjeu majeur dans un monde où tout ou presque est passé à la moulinette financière, et où les catastrophes politiques, sociales et environnementales s’accumulent?
Aline Fares est conférencière, auteure et militante dans le secteur de la finance. Ancienne du groupe Dexia à Luxembourg, puis à Bruxelles, où elle a notamment été conseillère auprès du directeur des activités de banque commerciale du groupe, elle a quitté la banque fin 2011 à la faveur d’un plan social : Dexia fut en effet l’une des premières banques européennes à faire faillite en 2008, et de nouveau en 2011. Les recherches et activités militantes qui suivront lui permettront d’approfondir sa compréhension des mécanismes qui avaient conduit à la faillite du système financier et à son sauvetage aux frais de la population, et de commencer à œuvrer à sa transformation.
Aline Fares a rejoint en 2012 les rangs de Finance Watch, organisation créée un an plus tôt suite à l’appel de plus de 200 parlementaires affichant la volonté politique de réglementer la finance après la crise. Elle a quitté l’ONG fin 2016 après avoir achevé un projet de recherche participative à l’échelle européenne sur la représentation de l’intérêt général en matière bancaire dont les résultats sont présentés dans le rapport « Representation of the public interest in banking ». Elle a initié une série de projets visant à partager expériences, réflexions et idées pour une mobilisation sur le sujet des banques et de la finance, notamment la campagne « Belfius est à nous » visant à proposer des alternatives à la privatisation de la banque détenue par l’Etat belge depuis 2011. Elle a également collaboré à la création du laboratoire de recherche “Désorceler la finance” (avec Luce Goutelle et Fabrice Sabatier) et à l’écriture de la pièce “Etudes: the elephant in the room” (Françoise Bloch, Zoo Théâtre). Dans son travail d’exploration des moyens d’implications populaires sur un sujet laissé largement aux expert.e.s, elle a créé la conférence de table “le Poker des banques” et la conférence gesticulée sur la finance “Chroniques d’une ex-banquière”.